Arrivée Enfant Couple

L'ARRIVEE D'UN ENFANT DANS LE COUPLE


Du Couple à la famille, un passage délicat….


Le passage du couple à la famille est un moment très déstabilisant, pour chacun des deux parents et pour le couple.

Que se passe t-il consciemment ou inconsciemment, derrière les réalités quotidiennes ?

 

L’expérience de la parentalité est souvent décrite comme majeure par les personnes qui l’ont vécue, elle n’est pour autant, pas indispensable au bonheur d’une vie « réussie ».

 

Devenir ou non, Parents ?

De nos jours et dans la majorité des cas, le couple est déjà constitué depuis un certain temps et il a trouvé un équilibre quand la question d'avoir un enfant se pose.

Il va s’agir de trouver « le bon moment » mais quel est-il ce « bon moment » ? Les situations professionnelles stabilisées ? le logement suffisamment grand ? Se sentir prêts ? ...

Autant de paramètres que l’on voudrait bien maitriser….

Cette réflexion qui apparait dans le couple est souvent la première étape vers la parentalité.


Il n’est pas rare que surgissent ici quelques malentendus et incompréhensions :

différence de timing entre les deux partenaires, différence de perceptions, différence d’histoire personnelle…

 

Parfois, la grossesse est une « surprise » et vient fortement bousculer le couple.


Parfois encore, ce sont d’autres éléments inattendus qui viennent contrarier ce projet : des problèmes de santé, des difficultés à procréer …

Le désir d’enfant est très complexe et a de multiples origines. Il y a autant de façons de vivre cette expérience qu’il y a d’individus.

Il peut alors être intéressant de clarifier avec une aide extérieure ce qui se joue pour chacun individuellement et pour le couple autour de ce projet de vie.


 « Lorsque l’enfant parait », le temps des bouleversements et le temps des compromis

Le temps de la parentalité va questionner en profondeur les équilibres qui s’étaient établis à deux. C’est une grande aventure qui va nécessiter de bonnes capacités d’adaptation de chacun des parents.

Tout est chamboulé, désorganisé, les repères habituels sont perdus au niveau du corps, de la place, du temps, de l’espace, de l’organisation matérielle et financière….

Les couples connaissent un haut risque de déstabilisation pendant les 24 premiers mois de leur 1er enfant et sont au final assez peu préparés à ces bouleversements.

Les médias, l’entourage, le discours ambiant ont tendance à magnifier cette période de la vie en faisant le plus souvent abstraction des difficultés et des ambivalences qui peuvent survenir.

 

Pendant la grossesse tout d’abord

Devenir mère, c’est se sentir et se montrer différente dans son corps. Pendant la grossesse, le corps se transforme progressivement, il est habité par le bébé qui y prend progressivement sa place. Ces transformations corporelles ne sont pas toujours agréables et peuvent être source d’inquiétude.

Dans le même temps prennent place dans la tête de la femme des préoccupations pour un enfant, les propres préoccupations pour soi changent de ce fait.

Et toujours en même temps, le compagnon est vu à une place de père de l’enfant à venir.

 

Pour le père, il se passe quelque chose mais en dehors de lui. La réalité du bébé s’inscrit dans le corps de sa compagne, pour lui c’est encore assez abstrait… Il doit amener une protection matérielle et psychologique, essayer de comprendre ce qui change, être là où sa compagne l’attend, reconnaître les changements et lui aussi les apprivoiser.

L’absence d’implication corporelle directe de l’homme l’oblige de fait à une certaine distanciation qui est parfois mal comprise par la future mère.

La temporalité du devenir père est bien différente de celle du devenir mère.

La présence de l’enfant dans le corps de sa mère peut être lien ou obstacle entre les 2 membres du couple.

A cette étape aussi peuvent naître des malentendus qu’il est possible de dissiper.

 

Après la naissance..

Une réalité incontournable est la totale dépendance de ce petit Etre vis-à-vis des adultes pour répondre à ses besoins. Il absorbe de ce fait toute l’attention de ses parents, surtout celle de sa mère.

Cette responsabilité peut sembler écrasante à certains parents.

Cela représente réellement une charge de travail très importante. Les soins au bébé génèrent un morcellement du temps au quotidien. L’espace dans le logement est lui aussi redistribué, envahi par tout le matériel nécessaire au Bébé. Il est difficile de prévoir et de s’organiser.

La mère peut craindre de se perdre dans cette désorganisation permanente.

D’autant que, le plus souvent, elle manque de sommeil, son corps est fatigué, encore déformé, difficile à habiter.

 

Le père lui, peut avoir du mal à trouver sa place dans cette bulle où évolue la mère (sa compagne) et le bébé (son enfant).

Un peu comme au moment de la naissance, il a envie de soulager mais ne sait pas trop comment faire… Etre Là est déjà très important.

Telles des poupées gigognes, symboliquement, le père « nourrit » la mère qui nourrit l’enfant.

La différence de temporalité dans l’accession à la parentalité lui permet d’être un repère humain et sexué, pour sa compagne, dans ce temps haut en émotion et en questionnement.

Le congé de paternité permet d’avoir ce temps ensemble pour que la vie s’organise progressivement à 3.

 

L’attachement se développe dans cette dépendance et dans ce corps à corps, dans ce partage du quotidien.

Le tout petit qui est en train de mettre en place toutes les fonctions de son organisme réclame que les parents soient disponibles à ses demandes. Répondre à ses besoins, nécessite une bonne confiance en soi et en la nature (qui est bien faite), pour accepter un certain lâcher prise sur le rationnel et la maîtrise.

Parfois, le bébé pleure, a du mal à dormir, à manger, a des coliques ou des problèmes de santé plus graves… Ca ne se passe pas comme on avait imaginé. Autant de manifestations qui peuvent laisser aux parents un sentiment d’impuissance à le comprendre et à le calmer.

Les doutes peuvent s’installer quant à leurs capacités à bien faire avec lui.

Ces difficultés sont normales mais il est important de ne pas les laisser s’installer.

Demander de l’aide,en parler permet d’éviter d’entrer dans un cercle vicieux de dévalorisation et d’être rassurés.

 

Et le couple dans tout ça ?

L’après naissance est donc un passage délicat où il s’agit de trouver l’alliance parentale sans perdre l’alliance conjugale.

Passer de la place d’enfant à la place d’adulte, de celle de célibataire à celle de compagne ou compagnon puis à celle de mère et père parait simple et logique. Cependant, le travail psychique qui s’effectue à cette occasion est particulièrement complexe.

La question de la place de chacun est réinterrogée dans la famille d’origine des deux partenaires mais aussi au sein du couple.

Les conjoints peuvent avoir peur de moins exister dans le regard de l’autre. Ce sentiment est souvent caché car jugé inavouable même au sein du couple.

Parce que nous avons tous été des enfants, vivre en présence d’un tout petit réveille chez l’adulte des émotions très anciennes, enfouies dans l’inconscient. Cela renvoie à sa propre expérience d’enfant et cette expérience plus ou moins heureuse est différente pour chacun des deux parents. Père et mère peuvent avoir envie (ou surtout pas envie) de transmettre des valeurs et des traditions différentes. Ces souhaits de transmissions peuvent être complémentaires mais ils peuvent aussi entrer en conflit…

Durant cette période de profonds remaniements, chaque parent se débat avec ses propres espoirs, peurs et blessures. Conscients ou non, ils vont affleurer dans le quotidien avec le Bébé et peuvent être source de déceptions, d’incompréhensions et de reproches.

Ce peut être un temps au cours duquel la vie amoureuse est difficile et se rompt.

La maman est en difficulté quand elle se regarde dans la glace, son corps est fatigué, encore déformé, difficile à habiter. Elle peut craindre de perdre son identité féminine.

Si son compagnon le peut, il est la personne idéale pour l’aider à retrouver la femme en elle.

Au-delà des premières semaines, l’absorption totale, exclusive de la femme dans sa fonction maternelle n’est souhaitable pour personne.

Dans la durée, des parents qui négligeraient trop leurs propres besoins risqueraient de ne plus être en capacité de répondre de façon flexible et adaptée à ceux de leur enfant.

 

Quand ça ne coule pas de source….

Il est important de ne pas rester seul(e) dans cette situation, vous pouvez parler de vos difficultés, vos ressentis, avec un professionnel, pour éviter que ne s’installe un cercle vicieux dans la relation à l’enfant et dans le couple.


Déposer ses préoccupations, c’est déjà s’en alléger. Cela permet de relativiser, de comprendre et de

repartir plus tranquille.

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